Orties express, pour un repas sur le pouce !

Têtes d'orties

J’envie les personnes qui racontent s’ennuyer pendant le confinement, ou qui profitent de cette période pour explorer une nouvelle activité… J’aimerais aussi ralentir un peu le rythme et profiter d’un temps d’introspection, mais le programme est dense pour cette fin d’année.

Aujourd’hui, entre la réception du second tirage du Cahier 10 et quelques réglages pour finaliser le synopsis de mon prochain livre, j’essaie d’avancer le Cahier 4, que nous espérons sortir au premier trimestre 2021. La journée s’annonce assez chargée, et comme je n’ai pas débrayé ce week-end, je n’ai rien cuisiné pour le repas de midi. Dans ce cas, je profite de ma pause de midi pour aller rendre visite à la colonie d’orties qui se trouve sous la maison, et je cueille une cinquantaine de têtes (le sommet de la tige, avec ses 6-8 dernières feuilles). Si j’ai un peu plus de temps j’étoffe avec d’autres plantes, comme l’égopode à qui j’ai laissé une belle place dans le potager, le plantain ou le pissenlit, que l’on trouve partout…

Têtes d'orties

Je cuisine ensuite ces plantes à la manière ayurvédique, directement après les avoir lavées, sans les sécher ou les hacher (toutefois, lorsque je récolte de grandes feuilles de pissenlit ou d’égopode, je les hache grossièrement). C’est auprès de Bertrand, notre professeur de méditation transcendantale, que j’ai appris cette technique, lors d’un atelier sur la cuisine ayurvédique. La simplicité avec laquelle je peux la mettre en œuvre m’a immédiatement séduite. Elle consiste à « yanguiser » les plantes utilisées : pour ce faire, au lieu de les faire cuire à la vapeur ou dans de l’eau chaude, on utilise une matière grasse, qui va communiquer la force des épices aux plantes.

A travers les arbres sans feuilles, vue sur les Deux Alpes
Juste à côté du coin de cueillette : vue sur les Deux Alpes !

Je fais donc tout d’abord chauffer un peu de matière grasse : j’utilise généralement de l’huile d’olive car il s’agit d’une huile qui résiste assez bien aux températures élevées. Les Indiens utiliseraient plutôt du ghee, et pour ma part, j’ai une préférence pour l’huile de coco, qui se marie si bien avec le curry, mais j’en ai rarement à la maison. J’y fais ensuite revenir des épices de mon choix : gingembre frais râpé, curcuma frais râpé, curry, cumin… Je les fais légèrement chauffer, puis j’ajoute les plantes telles quelles (c’est là où réside toute la simplicité de la technique !), que je fais revenir pendant quelques minutes, en veillant à ce que l’huile ne chauffe pas trop. Je verse ensuite un peu d’eau, juste assez pour recouvrir les plantes, et je continue ainsi jusqu’à ce que les plantes soient cuites.

Cueillette orties

Suivant mon humeur, je sers avec du riz, des pommes de terre du potager, du quinoa… Parfois j’ajoute un peu de crème végétale, ou encore des noisettes, des noix ou des amandes, des graines de sésame… tout est possible ! Et voilà, le tour est joué : en peu de temps et avec peu d’ingrédients j’obtiens un repas qui, grâce à la richesse nutritionnelle des plantes utilisées, me procure des protéines complètes, des vitamines et des minéraux en abondance. Il ne me reste plus qu’à me régaler ;).

Pour découvrir d’autres recettes sur les orties, pensez à Je cuisine l’ortie, le dépliant pratique illustré en pas à pas par Linaigrette, et publié par notre petite maison d’édition, l’Aventure au Coin du Bois ! 🙂

Dépliant "Je cuisine l'ortie" - textes : Caroline Calendula - illustrations : Linaigrette

Publié par carolinecalendula

Ethnobotaniste, auteure, conférencière et formatrice Créatrice culinaire Co-directrice éditoriale et rédactrice : l'Aventure au Coin du Bois

2 commentaires sur « Orties express, pour un repas sur le pouce ! »

  1. Merci Caroline pour ce tres chouette article. Moi je viens de déménager en Provence et je désespère car figurez vs que je ne trouve pas d’orties! “-( du thym et du romarin a revendre certes, mais pas d’orties et pas de plantain 🙁 a bientôt

    PS: si vous connaissez quelqu’un comme vous ds le coin de aix en provence, je suis vraiment preneuse…je n’ai pas encore trouve Merci

    Vanessa Suchar Marcus +33 6 68 09 50 42 http://www.vanessasuchar.co

    « The true wisdom of life consists in seeing the extraordinary in the ordinary » Pearl Buck

    1. Bonjour Vanessa et merci du retour :). Il y a des orties dans le midi (certaines espèces sont même très urticantes 😉 ), mais il faut chercher dans les zones qui présentent un peu d’humidité. Sinon dans le Sud vous avez la mauve qui se développe très bien et qui est très riche entre autres en protéines et en calcium. Elle se cuisine couramment au Maghreb.
      Je ne connais personne vers Aix en Provence qui fasse la même chose que moi… par contre une partie de ma famille habite la région, il n’est pas impossible que j’y vienne à l’occasion !
      Je vous souhaite de faire de belles expériences sauvages 🙂

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