La cueillette des bourgeons de peuplier

Bourgeons de peuplier, riches en propolis

Aujourd’hui il fait un temps magnifique, complètement inhabituel pour le mois de novembre ! Le ciel bleu et le grand soleil semblent m’inviter à aller faire une petite balade parmi les arbres qui perdent peu à peu leurs feuilles… Tout occupée à profiter de la douceur de l’air et à écouter les feuilles mortes qui craquent sous mes pieds, je remarque vaguement un ensemble de branches déposées en contrebas, que je récolterai peut-être au retour, pour démarrer le poêle… avant de soudainement réaliser que la cueillette va être encore plus précieuse : quelqu’un a en effet déposé sous le chemin des tailles de peuplier, qui m’offrent généreusement leurs beaux bourgeons !

Vue depuis les Châtains, à Auris-en-Oisans
Vue d’Auris

C’est au Collège Pratique d’Ethnobotanique que j’ai commencé à m’intéresser aux bourgeons. Je savais qu’on les utilisait en gemmothérapie, pour leur concentration en principes actifs. Dans ce cas, on les cueille en fin d’hiver, juste avant leur éclosion. Je me suis alors dit que s’ils étaient si concentrés en principes actifs, ils devaient aussi être concentrés en nutriments ! Et je me suis mise à goûter à toutes sortes de bourgeons, à partir du moment où l’arbre était comestible. Si l’expérience était parfois surprenante, elle m’a aussi permis de faire connaissance avec quelques bourgeons que j’affectionne particulièrement… dont ceux de peuplier !

Feuilles de peuplier (Populus nigra)

Lorsqu’on les regarde de près, on se rend compte qu’ils sont recouverts d’une substance résineuse marron rougeâtre, voire jaunâtre, dont la forte odeur balsamique évoque la propolis. Et pour cause ! Butinée par les abeilles puis mélangée à leur salive, cette substance sert effectivement à confectionner la propolis. Il s’agit donc d’un précurseur de la propolis, déjà riche de ses propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques.

Bourgeons de peuplier, riches en propolis

Tous les automnes je me fais une petite réserve de ces précieux bourgeons, à grignoter tout au long des jours plus frais. Je cueille de préférence sur les branches taillées et coupées puis je conserve ma cueillette au frigo pendant des semaines, et j’en mange un à plusieurs par jour, pour rester en forme ! Avec les cynorhodons, ultra-concentrés en vitamine C, et les rameaux d’épicéa ou de sapin réputés pour leur action sur les voies respiratoires, ce sont mes alliés immunité tout au long de l’hiver. Alors évidemment, ce ne sont pas des bonbons non plus… le goût n’est pas des plus agréables : on retrouve la saveur de la propolis, en très prononcé, avec une légère amertume. Mais ce petit désagrément compense largement les bénéfices que j’en retire ;). Et avec un peu d’imagination et de tact culinaire, on peut aussi les utiliser pour confectionner de surprenantes crèmes dessert… riches en propolis :D.

Pour faire la balade en vidéo, c’est ici !

Plus d’informations sur les bourgeons de peuplier dans Le Petit Traité Rustica des plantes sauvages comestibles, Caroline Calendula (Calenduline), Christophe Monplaisir, Laurent Stubbe, 2014, Rustica éditions.

Fleur de Calendula
Fleur de Calendula, rencontrée pendant la balade !

Publié par carolinecalendula

Ethnobotaniste, auteure, conférencière et formatrice Créatrice culinaire Co-directrice éditoriale et rédactrice : l'Aventure au Coin du Bois

3 commentaires sur « La cueillette des bourgeons de peuplier »

    1. Merci Marie pour ce retour 🙂 Le peuplier sera aussi à l’honneur dans mon prochain livre chez Rustica, qui devrait sortir cet été ;).
      Un beau printemps à vous, avec des cueillettes inspirantes et nourrissantes !

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