Printemps 2020 : la moitié de l’humanité est confinée pendant plusieurs semaines. En cause, un tout petit être vivant, dont nous avions presque oublié l’existence. Nous sommes sous le choc, nous qui nous pensions si puissants, si habiles à mettre le « progrès » au service de nos « besoins », à anticiper et rectifier grâce à nos grands penseurs, à nos éminents scientifiques, et à de puissants algorithmes.
Entrevoir un autre monde
Et pourtant… le choc initial qui accompagne la prise de conscience collective de la fragilité de notre système laisse peu à peu place à un émerveillement inattendu.* Nous (re)découvrons tous ensemble ce que peut être un monde qui n’est plus régi par le fonctionnement de la culture la plus répandue sur Terre en ce début de 21e siècle. La nature reprend ses droits, des millions de personnes retrouvent un rythme humain et la compagnie de leurs proches, et se ré-approprient une partie de leur vie en apprenant à faire soi-même ce qu’elles achetaient jusqu’à présent, voire tout simplement à s’en passer. Malgré la distance et la quasi-impossibilité de se regrouper, des chaînes de solidarité se mettent en place, des circuits courts et locaux se substituent aux immenses circuits mondialisés. L’humain, le concret et le local reprennent une place dans un monde largement dématérialisé, mondialisé, financiarisé. Des manières différentes de fonctionner s’organisent en quelques jours à peine. De la résilience naît l’espoir…
* J’ai évidemment choisi ici de développer un seul des aspects du confinement. Il ne s’agit pas de naïveté, mais bien d’un parti-pris ! Je suis bien consciente que ces quelques semaines ont aussi apporté leurs lots de difficultés, comme la peur générée par la situation et le traitement que les médias en on fait, la perte de proches, des conditions de vie difficiles dans des logements exigüs, des violences familiales, une travail éreintant et dangereux pour certain-e-s, une mise en péril de sa situation professionnelle pour d’autres…
Et l’humanité se prend à rêver d’un autre monde. L’après-confinement est au cœur de toutes les spéculations. Les appels au changement se multiplient. A la lumière de ce que nous venons de vivre ensemble, nous sommes nombreux à vouloir poser les bases d’un nouveau monde, plus respectueux de l’humain, de l’environnement, de la vie.
Une immense partie de l’humanité se sent prête pour une transition vers une société nouvelle. Et pourtant, nous nous rendons rapidement compte que cela ne va pas être si simple. Pourquoi ? Parce que cet énorme virage ne peut se faire qu’en changeant de paradigme. Et changer de paradigme, ce n’est pas si facile quand on a été nourris, modelés, formatés par le modèle en place. Il faut littéralement bouleverser son rapport au monde, sa manière de penser et même de percevoir, pour inventer autre chose. La tâche semble presque insurmontable…
Les plantes pour changer de paradigme
Parfois ce sont dans les choses les plus simples que l’on trouve les réponses aux problèmes les plus complexes. Ces petites choses qui nous paraissent si anodines qu’on n’y fait même plus attention… Cette verdure, plus ou moins présente dans nos vies, tour à tour source de ressourcement, décoration bienvenue, ou «saleté qui envahit » le trottoir ou le jardin… Et si on faisait un peu plus attention à ces plantes du quotidien, qui s’installent spontanément, et qui, au passage, font partie de l’aventure terrestre au même titre que nous, et depuis bien plus longtemps ? Si on prenait le temps de les connaître ?
Bon, j’avoue que comme ça, ça semble être un très gros raccourci. Je vous vois venir… comment un pissenlit va-t-il nous aider à changer notre conception du monde ? Une pâquerette dans l’assiette serait un outil de transition ?! Non, je ne suis pas en train de dire qu’il suffit de manger une violette pour repenser les bases de la société dans laquelle nous voulons vivre, ni que la soupe d’orties, ça décolonise le cerveau (quoique…;) ).
Par contre, ce que j’ai envie de montrer, c’est que dès la première plante « sauvage » que l’on prend la peine d’observer, de connaître, de cueillir, puis de mettre au menu, on entame un long cheminement et une lente déconstruction des valeurs qui sous-tendent le fonctionnement du monde actuel. En cela, les plantes sauvages sont un puissant levier de transition vers un nouveau paradigme.
Quel paradigme ? Je vous invite à lire la suite des articles consacrés à ce thème*, pour découvrir comment la reconnexion aux plantes spontanées est susceptible d’amorcer une transformation individuelle et sociétale, et une révolution structurelle et philosophique.
*Articles en cours de rédaction, qui seront peu à peu mis en ligne sur le blog.
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Un avis sur « De la cueillette à la transition »