Faire une teinture mère pleine de soleil avec le Calendula : )

Fleur (capitule) de Calendula (souci)

Lorsque l’on évoque le brouillard en Oisans, on pense tout de suite au mois de novembre. C’est traditionnellement un mois très brouillardeux, au cours duquel les premières vraies chutes de neige se font aussi connaître. Mais cette année, brouillard et neige ont laissé la place à un grand soleil radieux et un magnifique ciel bleu ! Certaines plantes fleurissent de nouveau, comme si le printemps arrivait déjà… C’est notamment le cas des soucis, ou Calendula, dont les magnifiques fleurs jaune or ou orange vif égayent les bords de chemin et de jardin, et pour lesquels, je pense que vous l’aurez compris, j’ai une affection particulière ;).

Vue d'Auris-en-Oisans, en direction du lac du Chambon

A année exceptionnelle cueillette exceptionnelle ! Si 2020 nous aura appris quelque chose, c’est bien la flexibilité et l’adaptation : pourquoi donc ne pas mettre à profit ces floraisons tardives pour compléter les petites préparations de la pharmacie familiale ? C’est ce que je me dis aujourd’hui en admirant une fois de plus les beaux capitules aux couleurs ensoleillées, tout en longeant le jardin d’un voisin. Le temps d’aller chercher un sac de cueillette, et me voici partie pour rendre visite à quelques colonies subspontanées de cette plante médicinale, que j’ai repérées aux alentours de la maison.

Passablement agacée, je note que même en cette saison, mon ennemi le rotofil a encore fait des dégâts (!) et a rasé quelques-unes des colonies sur lesquelles je pensais pouvoir compter. Heureusement, le tout dans le tout, je réunis suffisamment de capitules pour faire une petite préparation pour ma pharmacie familiale. Mais au fait, laquelle choisir ? Car le Calendula est une plante médicinale pleine de ressources, que l’on peut préparer de multiples façons et qui peut soulager bien des maux : j’ai l’embarras du choix ! Je pourrais laisser les fleurs sécher pour en faire des tisanes, les mettre en macération dans de l’huile à utiliser telle quelle ou pour fabriquer des baumes, les faire macérer dans de l’alcool pour préparer une teinture mère ou encore les laisser quelques heures dans de l’eau de source pour préparer un élixir… Toutes ont leur intérêt et leur charme !

Fleur (capitule) de Calendula (souci)

C’est finalement la teinture mère qui l’emporte, pour sa simplicité d’utilisation, sa polyvalence et sa durée de conservation (5 ans). En usage externe elle se dilue dans un volume d’eau équivalent, et s’utilise pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes : d’après Dr Claudine Luu (dont je recommande l’excellent ouvrage 250 remèdes à faire soi-même) , cette préparation est plus efficace que l’alcool pour la désinfection des plaies. Et en usage interne elle est parfaite pour les rhumes et refroidissements divers, notamment grâce à ses propriétés sudorifiques.

La préparation de la teinture mère peut être assez fastidieuse si l’on suit la méthode traditionnelle. Pour ma part, j’aime utiliser la méthode simplifiée proposée par Dr Claudine Luu, dont je cite volontiers la remarque à propos d’une recette de teinture mère à 45 % « Ce ne sera pas parfait, mais dans ce monde… rien n’est parfait ! ». Cette philosophie me convient bien, d’autant que je sais que les molécules ne sont responsables que d’une partie du pouvoir thérapeutique, la dimension énergétique étant certainement plus importante !

Colonie de Calendula

Pour faire une teinture mère, on découpe la plante récoltée en petits morceaux, que l’on met dans un contenant ; on recouvre ensuite d’alcool. Si vous avez déjà regardé une « fleur » de Calendula de près, vous aurez remarqué qu’il s’agit en fait d’un ensemble de fleurs, toutes groupées sur un réceptacle. En botanique cette organisation particulière se nomme « capitule », et est typique de la famille des Astéracées. Chez les Calendula on trouve des fleurs tubulées au centre du capitule, et des fleurs ligulées (en forme de pétale) en périphérie. J’ôte donc les fleurs ligulées, puis je coupe le réceptacle avec ses fleurs tubulées en petits morceaux, et je mets le tout dans une petite bouteille en verre, en intercalant de temps en temps un capitule entier (ce qui me semble plus juste d’un point de vue énergétique).

Voilà, le tour est joué, il me faut maintenant attendre 3 semaines, pendant lesquelles la bouteille est stockée à l’abri de la lumière, avant de filtrer le tout pour obtenir une teinture mère de Calendula… de novembre !

Macération pour préparer une teinture mère de Calendula

Publié par carolinecalendula

Ethnobotaniste, auteure, conférencière et formatrice Créatrice culinaire Co-directrice éditoriale et rédactrice : l'Aventure au Coin du Bois

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